Catastrophe de Tchernobyl : 37 ans après (vidéo)

Être ou ne pas être le nucléaire ? Presque condamnée, avec le début de la guerre en Ukraine et la crise énergétique qui s’en est suivie, l’industrie a de nouveau reçu un élan de développement.

La centrale nucléaire de Tchernobyl est devenue célèbre après la catastrophe, qui est toujours considérée comme la plus grave de l’histoire. Selon l’AIEA, il y a 37 ans, il y a eu une perte de contrôle du réacteur de la 4e unité de puissance de la centrale nucléaire soviétique et les tests ont été effectués de manière incorrecte. En conséquence, une explosion chimique s’est produite, le bâtiment du réacteur s’est effondré et des centaines de radionucléides dangereux ont été rejetés dans l’atmosphère. On estime que le rendement total de l’explosion était plus de 100 fois supérieur au rendement des armes nucléaires utilisées pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le souvenir de la catastrophe se perpétue près de quatre décennies plus tard, et la crainte d’une nouvelle tragédie nucléaire s’est intensifiée depuis le début de la guerre en Ukraine. Il y a quinze centrales nucléaires dans le pays attaqué, la plus grande est située dans la région de Zaporozhye. Malgré les appels répétés de l’AIEA, des rapports font littéralement chaque jour état de frappes aériennes près de la centrale nucléaire.

Olli Heinonen, ancien directeur général adjoint de l’AIEA, conseiller principal de la Fondation pour la défense des démocraties, considère que le danger existant est bien plus grand qu’en l’année fatidique 1986 :

« La situation aujourd’hui est pire dans un certain sens. Premièrement, il s’agit d’une attaque délibérée, et il est très difficile de protéger une centrale nucléaire si des obus ou des missiles frappent au mauvais endroit. De plus, la centrale électrique devient inutilisable avec le temps. Ils ont de moins en moins de pièces de rechange. Et maintenant, compte tenu de tous ces facteurs, je pense que nous allons dans la mauvaise direction. »

Que se passe-t-il maintenant avec l’énergie nucléaire ? La France est le leader incontesté de cette industrie – 69% de toutes les capacités du réseau électrique national sont liées aux centrales nucléaires. La part des centrales nucléaires dans les systèmes électriques de l’Ukraine (55%), de la Slovaquie (52,3%) et de la Belgique (50,8%) est également élevée. Le seul pays qui vise à éliminer complètement l’énergie nucléaire au profit des hydrocarbures est l’Allemagne. Jonathan Cobb, directeur principal des communications de l’Association nucléaire mondiale, déplore :

« C’est franchement un comportement impardonnable alors qu’un pays comme l’Allemagne est encore aussi dépendant des énergies fossiles. Rien qu’en Europe, on voit la France aller construire de nouveaux réacteurs, le Royaume-Uni va aussi en construire, la Pologne envisage pour la première fois la possibilité de créer des réacteurs Les Pays-Bas reviennent sur le sujet des centrales nucléaires… La Suède… De nombreux autres pays d’Europe envisagent désormais de construire de nouvelles centrales nucléaires et cherchent également à prolonger la durée de vie des réacteurs existants. Et je pense que c’est très mauvais que l’Allemagne ait décidé d’éliminer progressivement la production d’énergie nucléaire et de compter à l’ancienne sur les sources d’énergie fossiles.

Cependant, les derniers réacteurs ont été fermés en Allemagne en avril de cette année.

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