Élections de mai et "diplomatie sismique": ce qui attend les relations gréco-turques

Une normalisation à long terme des relations gréco-turques est-elle possible ? L’avis des analystes et ex-conseiller du Premier ministre grec sur la sécurité nationale, Alexandros Diakopoulos.

Des élections ont lieu en mai en Grèce et en Turquie. Les relations entre les deux pays ont été tendues ces dernières années. Un timide espoir d’une normalisation à long terme est apparu sous l’effet de la « diplomatie sismique » après l’aide que la Grèce a promptement apportée à la Turquie frappée par le tremblement de terre. Quel rôle les élections joueront-elles dans le cours des événements ?

Les analystes notent une certaine amélioration des relations, bien que les tensions dans la mer Égée aient été assez élevées jusqu’à récemment. Aujourd’hui, l’activité d’Ankara dans la région a diminué et les déclarations des responsables des deux alliés de l’OTAN sont devenues moins dures. Les analystes précédents avaient prédit qu’il y aurait une période de calme avant les élections en Turquie et en Grèce. Alexandros Diakopoulos, ancien conseiller à la sécurité nationale du Premier ministre grec, a déclaré :

 »Il est trop tôt pour parler d’une nouvelle page dans les relations entre les deux pays, car les positions de la Grèce et de la Turquie sont trop divergentes pour être optimiste quant à l’avenir. Une relation améliorée ne signifie pas que les problèmes ont disparu. Cela dit seulement que nous ne sommes pas dans une situation qui mène à une crise. »

Il convient de rappeler qu’en 1999, les tremblements de terre en Grèce et en Turquie ont également rapproché ces pays. En décembre de cette année-là, au sommet UE à Helsinki, Athènes a changé de position sur la question de l’adhésion d’Ankara à l’UE. Selon le politologue turco-américain Soner Chagaptai, directeur du programme de recherche turc au Washington Institute for Near East Policy, la diplomatie sismique pourrait à nouveau avoir un impact positif sur les relations entre les deux États voisins :

« C’est une toute nouvelle page. Je pense que la diplomatie sismique a vraiment fait une différence en Turquie. L’énorme quantité d’aide que la Grèce a envoyée à la Turquie, le bon travail en termes de diplomatie publique, tout cela a vraiment aidé. Ce n’est pas souvent que un Premier ministre grec tweete en turc et obtient des dizaines de milliers de likes.

L’expert estime que les citoyens turcs ont apprécié l’aide de la Grèce, cela a vraiment changé l’humeur du pays envers Athènes. Cagaptai dit que la situation est similaire à celle de 1999 après les tremblements de terre, lorsque les relations gréco-turques sont entrées dans une période de normalisation de dix ans.

Les mois qui suivront les élections de mai dans les deux pays montreront combien de temps l’amélioration des relations bilatérales durera cette fois, selon les experts.

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