mai 20, 2024

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Le programme de la rencontre Mitsotakis-Erdogan en marge du sommet de l’OTAN et les attentes d’Athènes

Journée de vérité pour les relations gréco-turques viendra après-demain à Vilniusdébut des nombreux événements parallèles au sommet de l’OTAN (11-12 juillet).

Le programme principal de la réunion tourne autour de la situation en Ukraine, mais pour la Grèce, la priorité est l’opportunité pour les deux nouveaux gouvernements d’Athènes et d’Ankara de profiter de la situation, qui découle principalement de l’abstinence tactique de la Turquie face aux tensions sur le terrain après le tremblement de terre dévastateur du 6 février. Athènes est optimiste quant à la perspective d’établir des canaux de communication avec Ankara, mais ne se fait aucune illusion sur l’ampleur des ambitions de la Turquie en Méditerranée orientale, où résident les plus gros problèmes des relations gréco-turques.

Trois réunions différentes auront lieu à Vilnius. Le premier au niveau du leadership entre le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis et le président turc Recep Tayyip Erdogan le 12 juillet. Le second se situe au niveau des ministres des Affaires étrangères, entre Giorgi Gerapetritis et Hakan Fidan. Et le troisième – au niveau des ministres de la défense nationale, entre Nikos Dendias et Yasar Güler, qui dirigeait les Forces armées turques (TED) jusqu’à il y a un mois. La première rencontre entre Mitsotakis et Erdogan côté grec verra également la présence de M. Gerapetritis et de la conseillère diplomatique du Premier ministre, Anna-Maria Bura. Bien sûr, la délégation grecque en Lituanie sera beaucoup plus nombreuse afin de mieux préparer les rencontres.

On sait déjà, sur la base d’annonces publiques identiques des ministères de la défense grec et turc, qu’il existe un accord pour accélérer le dialogue au niveau des mesures de confiance (MDC), c’est-à-dire entre responsables militaires avec la participation de certains diplomates, tandis qu’une rencontre en tête-à-tête entre Dendias et Guler n’a pas encore eu lieu afin de clarifier certains détails. Des développements importants devraient avoir lieu après la rencontre entre Mitsotakis et Erdogan. Il est clair que la Mansion House jouera un rôle très important à ce stade, et la présence de M. Gerapetritis au ministère des Affaires étrangères, jusqu’à récemment l’un des plus proches collaborateurs de Mitsotakis, assurera une coordination complète. Par ailleurs, il semble qu’un processus d’osmose s’opère entre le bâtiment Maximou et le ministère des Affaires étrangères, qui dans un futur proche se traduira par des mouvements denses de diplomates expérimentés, déjà amorcés, mais non encore officialisés. Comme le rapporte le correspondant de K, Manolis Kostidis, depuis Istanbul, il semble y avoir une intention du côté turc de faire avancer rapidement les processus de dialogue, et certains analystes pensent que Le Caire peut également jouer un rôle dans la réduction de l’écart alors que l’Égypte normalise ses relations avec la Turquie.

Le siège de Mitsotakis estime que la situation actuelle est sensiblement différente de la réunion qui a eu lieu en septembre 2019, peu après sa première élection au poste de Premier ministre, avec des résultats bien connus et peu encourageants. Rappelons que cette rencontre a en réalité été torpillée par la position très dure d’Erdogan, confirmée quelques mois plus tard par la signature du mémorandum turco-colombien et – l’année prochaine – Oruts Reyes et la crise d’Evros. Un lien important entre 2019 et aujourd’hui est la vice-ministre des Affaires étrangères Alexandra Papadopoulou, qui a une compréhension complète de tout ce qui s’est passé alors et après, avec l’avantage supplémentaire de trois ans à Washington, ce qui lui a donné une très bonne compréhension de la profondeur du changement, s’est produite dans la façon dont la politique étrangère américaine est formulée.

Au niveau de l’OTAN, cependant, en plus de la question primordiale de l’adhésion de la Suède à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, qui est une partie informelle des négociations entre Washington et Ankara sur le F-16 et pas seulement, il y a des questions caractère purement gréco-turc. Les jours précédents, K a montré que les Américains essayaient de trouver une formule de compromis après la demande de la délégation turque à l’OTAN que le Bosphore et les Dardanelles soient appelés « Détroit de Turquie » (Istanbul et Canakale, respectivement), en violation de la Convention de Montreux de 1936 définissant leur statut. Les Américains, avec l’aide du Comité militaire de l’OTAN (MCC) et de pays plus petits (comme la Norvège), au niveau du Conseil de l’Atlantique Nord, ont tenté de proposer une double désignation pour sortir de l’impasse. Cependant, le ministère grec des Affaires étrangères a décidé que cette proposition ne pouvait être acceptée. Des négociations sont en cours et, selon les développements récents, il a été proposé d’ajouter une note de bas de page précisant que les plans régionaux de l’OTAN ne modifient pas la politique ni n’interprètent les positions juridiques, faisant apparemment référence à la primauté de la Convention de Montreux sur toute autre interprétation. Le droit de la Turquie d’appeler les détroits « détroit turc » est, bien entendu, conservé.

Si cette question n’anticipe pas sérieusement les problèmes aigus des relations gréco-turques entre 2018 et début 2023, elle est perçue comme une nouvelle tentative d’Ankara de changer le sens des traités internationaux qui les définissent largement. Rappeler que Convention de Montreux 1936 était, en fait, reportée de 13 ans par l’adjonction du traité de Lausanne, qui a permis le contrôle militaire turc sur le détroit et la possibilité de militarisation des îles grecques de Lemnos et Samothrace. Par des manœuvres diplomatiques, comme celle concernant les détroits ou le statut de souveraineté soi-disant « flou » des îles de la mer Égée orientale non nommées dans le traité de Lausanne, Ankara tente essentiellement d’annuler des concepts et des situations bien définis.

F-35
Enfin, il convient de noter qu’après Vilnius, il est prévu – et si les choses se déroulent comme prévu – qu’une lettre d’acceptation de la demande grecque de fourniture de F-35 en provenance des États-Unis soit publiée, qui servira de point de départ point de négociations entre les deux parties sur cette question. Il convient de rappeler que la partie turque a une attitude négative à l’égard de la fourniture de F-35 à la Grèce sans résoudre la question de l’achat et de la modernisation de nouveaux F-16 pour la Turquie.

Kathimerini



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