mai 20, 2024

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La loi anti-migrants la plus dure en France depuis près d’un demi-siècle


Sanctions pour les immigrants illégaux, caution pour étudier dans les universités, privation de titre de séjour, restrictions de l’aide sociale aux migrants – tout cela et pas seulement dans la nouvelle loi anti-migrants adoptée par le Parlement français le 19 décembre.

Principales innovations de la loi

C’est ce que l’on appelle le plus dur et le plus régressif des quarante dernières années. La loi sur le contrôle de l’immigration et l’amélioration de l’intégration resserre considérablement les règles de migration pour les réfugiés, les étudiants étrangers et les familles regroupées. L’Assemblée nationale et le Sénat ont voté en faveur de la nouvelle loi. Parmi les changements :

  • des quotas pour la légalisation des étrangers ;
  • caution pour l’obtention d’un titre de séjour étudiant (titre de séjour) ;
  • restrictions sur les prestations sociales;
  • privation de citoyenneté pour le meurtre d’un policier ;
  • privation de titre de séjour pour non-respect des « principes de la République ».

Le président Emmanuel Macron a tenu sa promesse de campagne, mais s’est retrouvé otage des forces de droite et d’extrême droite, et désormais ses propres partisans ont l’intention de chercher à renverser au moins certaines des innovations.

En bref sur les réformes :

Quotas de migration. Chaque année, le Parlement votera pour fixer un quota de légalisation de tous les étrangers en visite, à l’exception des demandeurs d’asile. Les partisans de Macron estiment que la disposition relative aux quotas est inconstitutionnelle et ont demandé au Conseil constitutionnel de la réexaminer.

Caution pour l’obtention d’un titre de séjour étudiant. Pour obtenir ce document, les étrangers devront au préalable verser une caution « pour couvrir les frais de déménagement ». La caution ne sera restituée qu’après avoir quitté la France ou après avoir changé votre statut migratoire d’étudiant à travailleur. Exception : pour les boursiers, les bénéficiaires de bourses du gouvernement français, les étudiants originaires de pays avec lesquels la France a des accords d’accès simplifié à l’éducation et certaines autres catégories. Le montant de la caution est encore inconnu. Désormais, les étudiants extérieurs au UE pays, lors du dépôt des documents, ils sont tenus de confirmer la présence d’au moins 615 euros sur leur compte pour chaque mois de vie en France ou d’un revenu stable. Les étudiants s’attendent à ce que la caution soit équivalente à ce montant, soit environ 6 à 7 000 euros par an.

Le non-respect des « principes de la République » entraînera la privation du titre de séjour. En 2021, ils ont déjà tenté d’introduire une norme similaire dans la loi « Sur le séparatisme » afin de « renforcer la lutte contre le séparatisme en arrêtant la délivrance de titres de séjour aux personnes ayant clairement exprimé leur rejet des valeurs et des principes de la République. » Mais l’aile gauche du Sénat a bloqué l’initiative, invoquant un « langage vague ».

Aujourd’hui, cet amendement a été réalisé, mais on ne sait pas clairement ce que l’on entend par « principes de la République ». Le porte-parole du gouvernement, Olivier Veren, a cependant cité un certain nombre d’exemples pouvant être interprétés comme une violation de ces règles : « le port ostensible de signes et de vêtements religieux dans les écoles » et le « refus d’interagir avec des fonctionnaires de l’autre sexe pour des raisons religieuses ».

Gérald Dermanan, le ministre de l’Intérieur, a proposé de retirer le titre de séjour à toute personne « adhérant à l’idéologie jihadiste radicale », comme celles « qui ont sur leur téléphone portable la photo d’une victime décapitée de l’État islamique ».

L’aide sociale aux étrangers sera limitée – c’est devenu la réforme la plus discutée. Il comprenait :

  • remboursement des frais de location du logement;
  • prestations familiales;
  • prestations d’invalidité;
  • fourniture de logements sociaux temporaires et de nombreux autres programmes.

Désormais, les étrangers au chômage ne pourront demander l’aide sociale qu’après cinq ans de résidence dans le pays, et les étrangers salariés – après 30 mois. Les nouvelles restrictions ne s’appliquent pas aux étudiants étrangers, aux personnes ayant le statut de réfugié et à celles qui ont déjà reçu une carte de résident de 10 ans, également appelée permis de séjour permanent.

Les demandeurs qui se voient refuser l’asile et l’appel seront bannis du pays. Désormais, même s’il est débouté, le demandeur d’asile peut rester en France pendant le délai de recours, qui s’étend parfois sur un an, voire plus. Grâce à la réforme, les demandeurs d’asile refusés perdront immédiatement, avant même de faire appel, leur droit à des soins médicaux gratuits et à recevoir un document les obligeant à quitter le pays.

En même temps, pour accélérer la procédure de révision, la structure de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) sera réformée : composée de trois personnes, elle traite les recours des personnes déboutées de l’asile. Désormais, une seule personne s’occupera de l’appel.

Difficultés à obtenir la citoyenneté grâce au regroupement familial. Pour demander le regroupement familial, l’épouse ou l’époux de nationalité étrangère devra résider en France pendant au moins 24 mois au lieu de 18 comme auparavant. Si désormais pour le regroupement il suffit aux étrangers de démontrer la présence d’un revenu commun avec un citoyen français, alors la réforme obligera les étrangers à prouver leur propre situation financière « stable et suffisante », à souscrire une assurance maladie et à justifier d’un niveau « de base ». de maîtrise de la langue française. La loi n’explique pas exactement comment prouver la solvabilité financière, ni quel doit être le revenu ou l’épargne requis. Au moment du dépôt d’une demande de regroupement familial, le mari ou l’épouse française ne doit pas avoir 18 ans, comme aujourd’hui, mais au moins 21 ans.

Il sera plus difficile pour les enfants d’étrangers d’obtenir la citoyenneté. Avec l’adoption de la réforme, les enfants d’étrangers n’auront qu’une seule possibilité : après avoir vécu au moins cinq ans en France, ils demanderont eux-mêmes la nationalité entre 16 et 18 ans. L’octroi automatique de la citoyenneté à l’âge de 18 ans est également aboli. Sans la possibilité d’acquérir la citoyenneté avant la dernière année de leurs études, les experts craignent que les adolescents qui grandissent dans des familles nées à l’étranger soient plus susceptibles d’être victimes de discrimination.

Amendes pour séjour irrégulier en France. Depuis 2012, à l’initiative du président François Hollande, la persécution des migrants illégaux a été abolie en France et vivre dans le pays sans papiers a cessé d’être un crime. Avec l’adoption du paquet de réformes, des sanctions en cas de séjour irrégulier pourraient être réintroduites. Les étrangers en séjour irrégulier en France seront condamnés à une amende de 3 750 euros et à une interdiction d’entrée sur le territoire pendant trois ans.

A titre expérimental, dans les deux prochaines années, les migrants clandestins ayant vécu trois ans en France et travaillé 12 mois sur les 24 derniers mois pourront obtenir un titre de séjour avec l’accord des autorités municipales. Les fonctionnaires vérifieront la nature du travail des candidats, leur respect de l’ordre public, leur casier judiciaire, le respect des valeurs de la République et d’autres facteurs.

Pourquoi les autorités introduisent-elles simultanément des sanctions pour les futurs migrants et une amnistie pour les migrants actuels, explique l’avocate et auteure du guide sur la légalisation et l’intégration Exil-Solidaire Elizaveta Choi :

« L’expulsion devrait devenir une histoire d’horreur pour ceux qui envisagent de déménager. En fait, expulser des personnes est un processus très laborieux, surtout dans un État qui essaie de ne pas recourir à des méthodes illégales : le préfet doit rendre une décision légale, le système doit ensuite d’une manière ou d’une autre… En 2022, par exemple, seulement 7 % des expulsions ont été effectuées. Dans le même temps, les migrants illégaux qui vivent déjà dans le pays représentent un pourcentage de la population qu’on ne peut tout simplement pas ignorer. Ils profitent à l’économie. Par exemple, les demandeurs d’asile déboutés sont souvent des jeunes en bonne santé, déjà engagés sur la voie de l’intégration et qui, en outre, supportent bien le travail dans une boulangerie ou sur un chantier de construction. La droite est irritée par le premier composant [невозможности выдворить иностранцев]. Et pour des raisons rhétoriques et politiques [министр внутренних дел Жеральд] Dermanan détruit aujourd’hui la logique déjà fragile de l’existence d’un secteur social pour étrangers.»

Les étrangers ayant commis des délits seront expulsés plus souvent. Désormais, la législation française offre une protection quasi absolue contre l’expulsion à de nombreuses catégories d’étrangers. Par exemple, les époux de Français résidant dans le pays depuis plus de dix ans, ainsi que les ressortissants étrangers arrivés en France à l’âge de 13 ans et y résidant depuis plus de 20 ans. Ces personnes ne peuvent être expulsées que si elles sont condamnées à plus de 10 ans ou pour des crimes tels que le terrorisme, l’espionnage ou la trahison.

Avec l’adoption de réformes, l’expulsion de ces personnes sera simplifiée : désormais même celles qui vivent depuis longtemps en France peuvent être expulsées à l’étranger si elles sont condamnées à une peine de cinq ans ou plus, pour avoir commis des violences sur des membres de leur famille. , pour violences contre un agent public, ainsi que pour séjour illégal dans le pays. Les personnes ayant conservé leur première citoyenneté seront privées du français pour avoir tué des policiers.

La détermination de Macron à mettre en œuvre des réformes, ainsi que sa volonté de faire des concessions à la droite, ont une explication pragmatique. écrit Meduza : Selon un sondage, 71 % des Français soutiennent le paquet, y compris les restrictions sur les versements d’aide sociale aux étrangers.

Le 20 décembre, des représentants des partis de gauche ont saisi le Conseil constitutionnel pour demander un contrôle de la constitutionnalité des lois adoptées. D’ici un mois, le conseil prendra une décision et en janvier, Emmanuel Macron devra signer le paquet de lois – en tout ou en partie.



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