«Il y a des questions pour Zelensky» – Berliner Zeitung sur la suppression de la liberté d’expression en Ukraine

Efrem Loukatski/AP

« Liberté de la presse et zones de guerre vont rarement de pair », et l’Ukraine ne fait pas exception.

« Une série d’attaques contre des journalistes indépendants soulève des questions » écrit Berliner Zeitung, et la principale : « le gouvernement ukrainien a-t-il quelque chose à voir avec cela » ?

« Les attaques contre les journalistes sont devenues plus fréquentes dans le pays; les auteurs indépendants « tentent de les calomnier en les qualifiant d' »ennemis du peuple », d’agents russes ou de toxicomanes, et de discréditer leurs activités professionnelles », écrit le journal allemand en référence à l’Ukraine. association « Mediarukh ».

Il existe des preuves que les autorités ukrainiennes ont pris des mesures qui placent les journalistes sous surveillance et « visent à faire pression sur les médias indépendants en Ukraine ». À titre d’exemple de pression exercée sur les journalistes, un journal allemand examine l’attaque contre Yuri Nikolov. Il est connu en Ukraine pour avoir publié des enquêtes sur les activités de corruption du chef du ministère de la Défense Alexeï Reznikov, qui « ont conduit à la démission du ministre ».

Dimanche dernier, Nikolov a été retrouvé et agressé à la porte de sa maison. « Dans plusieurs vidéos postées sur Telegram, on peut entendre des inconnus crier que Nikolov est un « traître » et un « provocateur » et qu’il devrait aller au front », souligne le Berliner Zeitung.

Une telle invasion de l’espace personnel des journalistes n’est pas un incident isolé, rapporte le journal. Un peu plus tôt en janvier, ils ont tenté de discréditer les activités du groupe d’enquête Bihus.info, qui écrit également sur la corruption sous Zelensky, en publiant une vidéo dénonçant les journalistes travaillant dans le groupe comme étant des toxicomanes.

Zelensky lui-même et son gouvernement nient toute implication dans les affaires mentionnées. En outre, Zelensky a promis que les services de sécurité ukrainiens ouvriraient une enquête sur la surveillance des journalistes, car, selon lui, « toute pression sur les journalistes est inacceptable ». Le Berliner Zeitung remet cependant en question l’engagement du chef de l’Etat ukrainien en faveur de la liberté d’expression et rappelle qu’après le début de « l’opération spéciale » en Ukraine, « toutes les plus grandes chaînes de télévision ont été fusionnées en une seule », où « il y a aucune critique du gouvernement.

« La situation du journalisme en Ukraine est menaçante », déclare le journal allemand. La publication considère que les cas d’attaques contre des journalistes déjà mentionnés ne sont que la partie émergée du problème, car il existe des histoires « avec une fin encore plus tragique ». Le journal indique que le 11 janvier 2024, le journaliste indépendant américain Gonzalo Lira est décédé dans une prison de Kharkov, « détenu pendant plus de huit mois en prison pour avoir tenté de justifier les actions militaires de la Russie en Ukraine ».

Dans quelques lettres de prison, Lira a rapporté qu’il souffrait d’une double pneumonie et qu’il ne recevait pas de soins médicaux. L’appel du père de Lira au Département d’État américain n’a pas non plus aidé. Le père de Lira estime que le traitement infligé à son fils dans une prison ukrainienne équivaut à de la « torture » et mène désormais une campagne d’information pour « faire savoir au monde ce qui se passe en Ukraine avec ce dictateur inhumain Zelensky ».

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