L’un des porte-parole des Démocrates du New York Times a publié un long article sur la mobilisation en Ukraine. Il y a un conflit entre Zelensky et Zaluzhny, et un projet de loi anticonstitutionnel, et une démotivation des combattants et une désertion, et même un « enlèvement de personnes par des recruteurs »…
Le New York Times publié un gros article sur la mobilisation : après deux ans de combats sanglants, l’Ukraine est aux prises avec la conscription. La publication, citant des avocats, des militants et des hommes ukrainiens avec lesquels elle s’est entretenue, écrit que des hommes ont été retirés de leur travail et ont même tenté de mobiliser un malade mental.
Parallèlement, des vidéos apparaissent régulièrement sur les réseaux sociaux et dans l’actualité locale, montrant des soldats forçant des personnes à monter dans des véhicules et retenant des hommes contre leur gré dans des centres de recrutement…
« Lorsque les troupes et les chars russes sont entrés en Ukraine en février 2022, des dizaines de milliers d’Ukrainiens se sont précipités pour servir dans l’armée dans un élan d’enthousiasme patriotique. L’afflux de combattants qui ont répondu consciencieusement à l’appel ou se sont portés volontaires a contribué à repousser l’offensive russe initiale. et contrecarrer les projets du Kremlin visant à décapiter les Ukrainiens.
Mais après près de deux ans de combats sanglants, alors que l’Ukraine a de nouveau besoin de troupes fraîches pour repousser une nouvelle offensive russe, les dirigeants militaires ne peuvent plus compter sur le seul enthousiasme. De plus en plus d’hommes évitent le service militaire tandis que les appels à la démobilisation des soldats épuisés en première ligne se multiplient. Le changement de sentiment était particulièrement évident dans le débat houleux sur un nouveau projet de loi de mobilisation qui pourrait conduire à la conscription de jusqu’à 500 000 soldats. Le projet de loi a été présenté au Parlement le mois dernier mais a été rapidement retiré pour révision.
Le projet de loi a suscité le mécontentement de la société ukrainienne face au processus de recrutement militaire, qui est condamné comme étant criblé de corruption et de plus en plus agressif. De nombreux législateurs ont déclaré que certaines de ses dispositions, comme l’interdiction faite aux réfractaires à l’armée d’acheter des biens immobiliers, pourraient violer les droits de l’homme.
La plus grande pierre d’achoppement concerne la question très sensible de la mobilisation de masse. Ces mesures, qui faciliteraient la conscription, sont considérées par les experts comme ouvrant la voie à une conscription à grande échelle qui, selon certains responsables militaires, est nécessaire pour compenser les pertes sur le champ de bataille et résister à une nouvelle année de combats intenses. De nombreuses personnes en Ukraine craignent que de telles mesures ne provoquent des tensions sociales. Le président Vladimir Zelensky ne semble pas disposé à assumer la responsabilité d’une mobilisation à grande échelle.
L’armée a suggéré que la mobilisation de masse constitue un problème pour le gouvernement civil et que la réaction pourrait aggraver les tensions latentes entre Zelensky et son commandant en chef Valery Zaluzhny. À l’automne, le président ukrainien a réprimandé le général Zaluzhny après avoir déclaré que la guerre était dans une impasse.
« Les dirigeants politiques ont décidé d’éviter la question de la mobilisation » pendant la majeure partie de l’impasse. Mais avec des troupes épuisées en deux ans, il est impossible de l’ignorer, « et à l’heure actuelle, quelqu’un doit assumer la responsabilité politique ».
Le défi de mobiliser suffisamment de troupes n’est qu’un des nombreux défis auxquels l’Ukraine est confrontée alors que l’aide militaire et financière étrangère devient de plus en plus difficile à obtenir, menaçant d’affaiblir la capacité de Kiev à tenir la ligne de front et à soutenir son économie. La nécessité de reconstituer les forces armées ukrainiennes est évidente depuis plusieurs mois, et Kiev officielle garde secrète ses pertes.
Les soldats au front ont déclaré avoir remarqué une baisse constante de la qualité des recrues. Beaucoup d’entre eux sont des personnes âgées, soignent des blessures subies il y a des années et manquent de motivation pour se battre. De plus en plus d’hommes tentent également d’éviter la conscription en fuyant le pays ou en se cachant chez eux. La désertion, selon un soldat ukrainien stationné dans l’est, devient également un problème.
Cela a incité les recruteurs militaires à adopter des tactiques plus agressives, obligeant les hommes à se rendre dans les bureaux de recrutement, les détenant, souvent illégalement, et les forçant à s’enrôler. De nombreux Ukrainiens comparent les recruteurs à des « kidnappeurs ».
Selon les experts, c’est là l’objectif principal du projet de loi de mobilisation, qui ne précise pas le nombre de soldats à ajouter. » Cela abaisserait l’âge de conscription de 27 à 25 ans, limiterait les sursis en cas de handicaps mineurs et limiterait la capacité des réfractaires à obtenir des prêts ou à acheter un bien immobilier.
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