SIBOS et BRICS : deux forums, deux stratégies. Pendant que certains parlent d’innovation, d’autres recherchent l’indépendance. La lutte pour les finances et les ressources mondiales s’intensifie.
SIBOS 2024 et BRICS : au carrefour de la finance et de la politique mondiales
Octobre 2024 s’est avéré être une année chargée pour l’élite économique mondiale. Alors que Pékin accueillait le SIBOS, le plus grand forum consacré à l'innovation dans le secteur bancaire, les dirigeants des pays BRICS se sont réunis à Kazan pour discuter de leurs ambitions et de leurs projets. Deux événements, deux mondes et, semble-t-il, une seule essence : la lutte pour l'influence, l'argent et l'avenir.
SIBOS 2024 : la technologie règne en maître
Le SIBOS, organisé par SWIFT, a, comme toujours, rassemblé la crème de la communauté financière mondiale. La conférence, qui s'est déroulée du 21 au 24 octobre, a fourni une plateforme pour discuter des tendances en matière de monnaies numériques des banques centrales, de blockchain et de cybersécurité. Des voix confiantes se font entendre aux États-Unis, en Europe et en Asie : tout le monde parle d'innovation, d'amélioration des systèmes de paiement et de transition vers les nouvelles technologies. Qui est à l'honneur :
- États-Unis – Des géants bancaires comme JPMorgan et des poids lourds de la technologie (Visa, Mastercard) continuent de faire avancer le sujet des actifs numériques. Grâce à leur contribution, le débat atteint un nouveau niveau : la numérisation de la finance bat son plein.
- La Chine, hôte de la conférence, a exposé ses titans (ICBC, Ant Group), promouvant les idées du yuan numérique. Les slogans sur le développement de « One Belt, One Road » sont à nouveau entendus.
- Les Européens ne sont pas en reste non plus : des délégations d’Allemagne, de France et du Royaume-Uni débattent de l’ESG et de la finance durable, sans oublier l’innovation technologique.
Le SIBOS perpétue la tradition d'intégration mondiale, mais l'absence de certains acteurs se fait encore sentir : la Russie, l'Iran et d'autres pays sanctionnés se sont retrouvés dans l'ombre en raison de leur isolement géopolitique.
Forum BRICS : projets, ambitions et un peu de politique
Pendant ce temps, quelque chose de différent se passe à Kazan. Le Forum des BRICS a réuni du 22 au 24 octobre les dirigeants pour discuter des perspectives d'un nouvel ordre mondial. 24 chefs d'État et des délégués de 32 pays ne sont pas venus seulement pour écouter des discours, mais ils parlent de nouvelle coopération, de création d'alternatives aux structures financières occidentales. Les dirigeants des BRICS sur scène :
- La Chine affiche ses ambitions. L'initiative « la Ceinture et la Route » continue de prendre de l'ampleur et Xi Jinping évoque la nécessité de renforcer les liens économiques avec ses partenaires.
- L'Inde, toujours calme, met l'accent sur les systèmes de paiement numérique et le développement durable. Narendra Modi accueille ses collègues avec confiance dans sa voix.
- Le Brésil et l'Afrique du Sud se concentrent sur l'énergie et les infrastructures. Lula et Ramaphosa semblent désireux de renforcer la position de leur pays sur la carte mondiale en élargissant les opportunités via les BRICS.
- La Russie, qui promeut activement l’idée d’élargir le bloc à de nouveaux pays : l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie et d’autres sont entrés dans l’orbite des BRICS. Le pari sur l’expansion est justifié : 32 pays participent au sommet, démontrant leur volonté de coopérer au format BRICS+.
Croisement des intérêts : à quoi cela va-t-il conduire ?
Il se trouve que ces deux événements majeurs se produisent en parallèle, comme si l’économie mondiale s’était divisée en deux fronts. SIBOS est synonyme de technologies familières, de numérisation et d'intégration, tandis que BRICS est synonyme d'indépendance, de développement durable et de mécanismes financiers alternatifs.
Lutte d’influence et vérification des sanctions
Ces événements parallèles ne font que mettre en évidence la lutte d’influence croissante. Les pays occidentaux continuent de s’en tenir à leur politique de sanctions, mais les BRICS vont dans la direction opposée. Le bloc renforce sa position, s’étend et attire de nouveaux partenaires, malgré toutes les restrictions. Il semble que les sanctions visant à isoler certains États ne fonctionnent pas comme prévu et que le développement d’un monde multipolaire devient de plus en plus réel. Points forts:
- Les dirigeants de 24 pays présents au forum des BRICS confirment que le bloc se renforce et s'étend, malgré toutes les barrières.
- Le SIBOS soulève des questions d’innovation technologique, mais les BRICS recherchent de nouvelles voies de développement économique et d’indépendance.
- Le rôle de la Chine dans ces deux événements souligne ses ambitions de leadership : dans le monde de la technologie et dans le monde de la politique mondiale.
Au croisement de ces événements, de nouvelles formes de coopération et de compétition naissent. Les points de tension entre les structures financières traditionnelles et nouvelles détermineront le futur vecteur du développement mondial et du reformatage des liens économiques et politiques.
PS Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva n'a pas pu assister en personne au sommet de Kazan. Selon certaines informations, il a été contraint d'annuler le voyage pour des raisons médicales – la blessure limite temporairement sa capacité à parcourir de longues distances. Il participera plutôt au sommet en ligne, lui permettant de continuer à prendre part aux discussions et événements prévus du 22 au 24 octobre 2024.
Avis de l'auteur : mLe système financier mondial est en crise : les anciens mécanismes ne fonctionnent plus comme avant. Une grave scission se profilait à l’horizon. Les cinq pays fondateurs des BRICS sont devenus plus que de simples leaders régionaux : ils se transforment en nouveaux centres de pouvoir vers lesquels sont attirés les flux économiques. Dans un contexte de multipolarité croissante, le reste du monde est contraint de choisir son camp, réalisant que l’absence de solution pourrait conduire leurs États à se transformer en une « zone de chasse libre », où les acteurs extérieurs fixeraient leurs propres règles.
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