Diabète infantile : hausse significative en Europe, plus de cas chez les filles en Grèce

Ces dernières années, l'Europe a connu une augmentation significative de l'incidence du diabète chez les enfants, avec de nombreux cas également observés en Grèce, la majorité des nouveaux cas touchant des filles.

Les données des 30 dernières années montrent que certains pays européens souffrent plus que d’autres, la croissance en Grèce se situant dans la moyenne. Les chercheurs ont étudié l'incidence du diabète de type 1 (c'est-à-dire le nombre de nouveaux cas de la maladie sur une période de temps donnée par rapport à la population susceptible d'en être atteinte) dans 32 pays européens de 1994 à 2021. Ils ont analysé un total de 75 études portant sur 219 331 personnes âgées de 0 à 14 ans.

Les chercheurs ont constaté que l’incidence du diabète de type 1 a augmenté de manière significative, passant de 11 cas pour 100 000 années-personnes entre 1994 et 2003 à environ 21 cas entre 2013 et 2021.

Les chercheurs ont trouvé des différences significatives entre les régions européennes. Alors que la plupart des pays européens, notamment les pays nordiques comme la Finlande, la Suède et la Norvège, affichent une nette tendance à la hausse, dans certains pays, comme le Royaume-Uni et l’Espagne, les chiffres semblent s’être stabilisés.

De 1994 à 2003 niveaux les plus bas de résistance à l’insuline dus au diabète de type 1 ont été observés en Bosnie-Herzégovine et en Macédoine du Nord, et les plus élevés en Finlande et en Suède. De 2004 à 2012, les niveaux de résistance à l’insuline les plus faibles ont été observés en Turquie et en Macédoine du Nord, et les plus élevés en Finlande et en Suède. Enfin, de 2013 à 2022, période pour laquelle des données étaient disponibles dans 14 pays européens, les niveaux les plus bas ont été observés en Roumanie et en Turquie, et les plus élevés en Finlande et en Irlande.

En Grèce, une augmentation globale de 8,24 a été enregistrée entre 1994 et 2022, avec une accélération significative ces dernières années, en particulier de 2013 à 2022, le taux de changement étant plus élevé chez les filles, qui avaient historiquement des taux inférieurs à ceux des garçons.

Toutefois, dans toute l’Europe, les garçons ont des taux légèrement plus élevés que les filles. On remarque également que le taux d'incidence augmente avec l'âge, en particulier dans la tranche d'âge 10-14 ans.

L'étiologie exacte du diabète de type 1 reste inconnue, même si les recherches suggèrent qu'il doit y avoir une prédisposition génétique. Il a également été suggéré d'autres causes telles que des processus auto-immuns, des virus, le mode de vie ou des facteurs environnementaux tels que l'alimentation. Il a également été observé qu’un revenu par habitant plus élevé ou un niveau de vie plus élevé dans les pays nordiques peuvent également influencer l’incidence du diabète de type 1.

Il y a plusieurs explications possibles à cela, rapportent les chercheurs, notamment le fait que les pays du Nord reçoivent moins de rayonnement UV (c'est-à-dire la lumière du soleil), car plusieurs études ont montré que l'exposition aux UV peut protéger contre le diabète.

Dans les pays ayant un produit intérieur brut (PIB) élevé, notent les chercheurs, l'incidence du diabète de type 1 est plus élevéeque dans les pays à faible PIB, ce qui peut également s'expliquer par le fait que les procédures de diagnostic sont meilleures dans les pays à PIB élevé (Europe et Amérique du Nord), tandis qu'une diminution de l'incidence du diabète de type 1 est observée dans les continents à faible PIB et la plus grande population d'enfants (Inde occidentale), où la mortalité infantile de moins de 5 ans due aux maladies infectieuses est élevée.

Un autre développement notable est l’augmentation des nouveaux cas de diabète de type 1 chez les enfants dans le monde à la suite de la pandémie de Covid-19.

Cela peut être dû au fait que l’infection affecte l’immunité des personnes vulnérables à la maladie, ou à la capacité réduite des systèmes de santé pendant la pandémie à détecter le problème à un stade précoce et à le maîtriser.

Quoi qu'il en soit, comme le notent les chercheurs, il est nécessaire de faire des efforts au niveau politique pour promouvoir un mode de vie sain et contrôler l'environnement, facteurs de risque sous-jacents aux problèmes du système immunitaire associés à ce grave problème de santé publique.

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