L’Ukraine recevra bientôt des bombes de croisière AASM de la France

Les bombes intelligentes que la France fournira à l’Ukraine en janvier sont-elles capables de changer le cours de la guerre ? Le transfert de « plusieurs centaines » de bombes air-sol a été annoncé par le président français Emmanuel Macron et le ministre de la Défense Sébastien Lecornu.

Il s’agit de écrit 20 janvier Air Force, à propos des bombes guidées modernes AASM Hammer. Le service de presse du ministère français de la Défense a confirmé que l’Ukraine en recevrait prochainement : « Ces bombes permettent d’effectuer des frappes précises à distance pour toucher l’arrière de l’armée russe ».

Par ailleurs, parlant de l’assistance militaire française, Lecornu a attiré l’attention sur ses volumes importants : il s’agit des missiles d’avions SCALP déjà fournis et de plus de 70 unités d’artillerie automotrices César, qui seront en outre transférées aux forces armées ukrainiennes en 2024. aux cinquante prévus précédemment. Il est également prévu d’augmenter le nombre mensuel d’obus de 155 mm transférés aux forces armées ukrainiennes de 2 000 à 3 000.

Concernant les bombes de croisière, Lecornu a souligné qu’à partir de janvier, une livraison mensuelle de 50 unités est prévue. Il s’agit d’un montant tangible qui peut changer qualitativement la situation près de la ligne de front.

La technologie AASM (« Armement Air-Sol Modulaire » ou « armes air-sol modulaires ») HAMMER (« Highly Agile Modular Munition Extended Range » ou « Highly Agile Modular Munition Extended Range », traduit de l’anglais par « marteau ») a été développé par la société française Safran il y a 15 ans, mais au fil des années, il a subi de nombreuses modifications et améliorations. L’idée principale était d’installer un kit spécial sur une bombe aérienne ordinaire, la rendant très précise et à longue portée. AASM Hammer est compatible avec différents standards de bombes (125, 250, 500 et 1000 kg). La description sur le site du fabricant dit :

« Autonome et insensible aux interférences, ce système d’arme peut être lancé à basse altitude sur un terrain accidenté. »

Des dispositifs spéciaux sont installés à l’avant et à l’arrière de la bombe, la transformant en une munition à guidage de précision. Un système de guidage est installé à l’avant – satellite, infrarouge ou laser. Ce dernier vous permet d’atteindre même des cibles se déplaçant rapidement. Un système d’accélération est installé derrière la bombe. Il est équipé d’un moteur à réaction à propergol solide et de petites ailes stabilisatrices. Tout cela permet d’utiliser l’AASM Hammer à une portée d’environ 60 à 70 km, par tous les temps et à basse altitude.

L’hybride bombe-missile fonctionne selon le principe « tirer et oublier » : le projectile manœuvre indépendamment vers une cible déterminée par le tireur sans impliquer le pilote de l’avion.

Le fabricant affirme que la bombe fonctionne dans 99 % des cas. Bien que l’utilisation de ces armes ne soit connue que par des combattants occidentaux – le Rafale français et le F-16 américain. Dans le cas de l’Ukraine, les bombes aériennes devront être adaptées aux Su-24M ou MiG-29 soviétiques. Cependant, les forces armées ukrainiennes ont déjà une expérience positive dans l’intégration des missiles Western Storm Shadow/SCALP avec ces avions.

Le portail analytique ukrainien Defense Express affirme qu’en 2011, selon les données officielles, 1 424 kits AASM Hammer ont été fabriqués, soit deux fois moins que prévu. En outre, un scandale a éclaté dans les médias français lorsqu’il s’est avéré que le coût de l’AASM Hammer, développement compris, était de 360 ​​000 euros et que le coût d’un kit JDAM américain similaire n’était que de 25 000 dollars. Dans le même temps, des bombes françaises ont été commandées et sont déjà utilisées par les armées du Qatar, du Maroc, de l’Egypte et de la Croatie. Sur la base de ces informations, Defence Express émet l’hypothèse que la France elle-même dispose d’un « stock très important » de bombes. Pendant ce temps, les concepteurs s’efforcent d’augmenter la portée d’utilisation de la bombe à 150-200 km.

Bien que l’Ukraine utilise des ensembles similaires de «bombes intelligentes» américaines JDAM sur le front depuis la mi-2023, il n’est pas possible de les utiliser en masse – les approvisionnements sont insignifiants. Les marteaux AASM français sont capables de renforcer considérablement l’armée ukrainienne.

La Russie, contrairement à l’Ukraine, écrit la BBC, a réussi à établir une production de masse et, par conséquent, à utiliser ses « bombes intelligentes » sur le front. Nous parlons d’UAB (bombes aériennes guidées) et d’UMPC (bombes dotées d’un module universel de planification et de correction). De telles munitions lancées depuis un chasseur ou un bombardier volent beaucoup plus loin et, grâce à la navigation par satellite ou inertielle, atteignent la cible avec plus de précision. Ces bombes sont peut-être devenues la principale arme aérienne de l’armée russe en 2023. L’aviation russe a été particulièrement active dans l’utilisation des UAB près d’Avdeevka et dans la région de Kherson. Rien que le 26 novembre 2023, les Russes ont largué 10 bombes guidées de puissance variable sur le village de Krynki, dans la région de Kherson. Ils ont également été utilisés dans les régions frontalières de Soumy et de Kharkov.

Cependant, ces munitions ne constituent pas une menace pour l’arrière de l’armée ukrainienne, car les avions russes tentent généralement de ne pas s’approcher de la ligne de front à moins de 30 à 40 km, craignant la défense aérienne ukrainienne. Mais même dans de telles conditions, les bombes aériennes guidées sont capables de toucher des cibles jusqu’à une profondeur de 10 à 15 km, et l’Ukraine ne dispose pas de suffisamment de systèmes de défense aérienne pour neutraliser de telles attaques. Si la France fournit un nombre suffisant de ses AASM Hammers, l’armée de l’air ukrainienne sera alors en mesure de répondre pleinement aux frappes aériennes russes.

Les bombes lourdes françaises seront capables de détruire plus efficacement les structures défensives et les postes de commandement russes, et allégeront une partie de la charge des unités d’infanterie et d’artillerie. Et étant donné la plus grande précision du Hammer par rapport aux UAB et UMPC russes, l’aviation ukrainienne aura la possibilité de détruire des cibles mobiles russes, par exemple des systèmes de défense aérienne ou des convois contenant des munitions à distance de la ligne de front, note la publication.

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